« COMPRENDRE LES DIMENSIONS SEXOSPECIFIQUES DE L’ECONOMIE ILLICITE AU CAMEROUN » a été le théme des echanges le 16 Février 2021 à Hôtel Djeuga de Yaoundé, à l’occasion de la célébration de la fête de la jeunesse camerounaise du 11 Février 2021.
Le monde universitaire et ses étudiants constituent un pilier de la croissance et l’emploi. Ils génèrent le savoir et le savoir-faire nécessaire pour un monde du travail dynamique, inclusif et productif. Cependant cette vision est confrontée à une réalité et un environnement marqué par diverses contraintes et défis. Ces contraintes et défis font des diplômés des universités davantage des chômeurs et désœuvrés, candidats à une aventure de migration, que de travailleurs productifs facteurs d’une croissance nationale inclusive.
Les taux de chômage en Afrique en général et au Cameroun en particulier sont élevés, particulièrement pour les jeunes et en temps de COVID-19, le défi prend des proportions plus préoccupantes. Au Cameroun, le chômage se pose avec acuité dans le pays avec près de 10% de la population Jeune au chômage. Au-delà du chômage, l’Afrique en général doit aborder le sous-emploi : en absence de filets sociaux adéquats, les jeunes sont contraints d’accepter des emplois mal payés à faible productivité pour pouvoir survivre.
Les données probantes du programme Croissance de l’économie et débouchés économiques des femmes (CEDEF) suggèrent qu’au cours des deux dernières décennies, la ségrégation professionnelle et sectorielle fondée sur le genre a augmenté dans un plus grand nombre de pays qu’elle n’a diminué, indépendamment de l’évolution des revenus par habitant. La crise de la COVID-19 a renforcé l’urgence d’agir. La pandémie a mis en évidence les barrières structurelles entre les genres et les inégalités entre les sexes qui sont profondément ancrées. Ce sont les femmes qui devraient être les plus durement touchées, et les pandémies précédentes, notamment la récente crise d’Ebola en Afrique de l’Ouest, ont montré que les femmes subissent des pertes économiques plus importantes en cas de pandémie. Leurs revenus mettent également plus de temps à revenir à la normale. L’augmentation de la violence sexospécifique dans le monde entier et la charge supplémentaire que représente le travail de soins non rémunéré aggravera encore les vulnérabilités fondées sur le sexe. L’effet conjugué risque de réduire à néant les progrès réalisés en matière d’égalité des sexes. Les réponses à la pandémie doivent donc tenir compte du genre.
Il est donc urgent de résoudre la question de l’emploi au Cameroun, en mettant sur pied une politique inclusive d’emploi, qui intègrera non seulement les jeunes en général, mais également les jeunes femmes et personnes vulnérables. Tous ensemble, nous devons redoubler d’efforts pour relever le problème primordial de l’emploi des jeunes, afin que ceux-ci puissent profiter des opportunités sans cesse plus nombreuses apparaissant sur le continent, tant dans l’industrie manufacturière destinée à l’exportation que l’agriculture et l’agro-industrie à haute productivité ou les petites entreprises lucratives.
L’avenir de la jeunesse camerounaise dépendra fortement de la façon dont les pouvoirs publics gèreront ce défi.