L’Atelier National sur la lutte contre les FFI : Enjeux et défis pour l’Emergence 2035,  s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’action intitulée « Renforcement de la Gouvernance Budgétaire pour la fourniture des services de base durable dans le respect de la préservation de l’environnement ». Cette action est portée par le Consortium  Africa Development Interchange Network (ADIN), Afroleadership, Centre Régional Africain pour le Développement Endogène et Communautaire (CRADEC), Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ) et Transparency International – Cameroon (TI-Cameroon). Elle est financée par la Délégation de l’Union européenne au Cameroun, dans le cadre de la coopération Cameroun-Union Européenne.

Forcément difficiles à estimer, les flux financiers illicites (FFI), c’est-à-dire les fonds reçus, transférés ou utilisés de façon illégale au-delà de la frontière d’un pays, sont un phénomène d’une grande ampleur, aux formes diverses et se nourrissant de l’opacité de la structure financière internationale. Bien qu’il n’épargne aucun pays, son impact se fait sentir le plus lourdement dans les pays les plus pauvres ou en voie de développement.

En effet, les FFI transfèrent à l’étranger les richesses qui auraient pu être investies localement ;  grèvent des recettes publiques déjà faibles, et corrompent les institutions étatiques, contribuant ainsi à maintenir ou aggraver les niveaux de pauvreté et d’inégalité. Les mesures prises au niveau international, complément nécessaire à toute politique interne pour s’attaquer aux FFI, qui dépassent les frontières, ont proliféré mais elles manquent de cohérence et d’universalité. Les listes de paradis fiscaux établies notamment par l’OCDE et l’Union européenne sont très succinctes alors que, dans la pratique, de nombreuses juridictions, souvent de pays développés, continuent d’opérer de cette manière.

Il est aujourd’hui largement répandu que l’Afrique perd chaque année 50 milliards de $ US par an. Tout de même ce chiffre est bien en deçà de la réalité du fait de la difficulté de trouver des statistiques fiables et de la nature secrète de ces fonds. D’après plusieurs rapports d’études produites sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique, « le Cameroun aurait perdu environ 7 milliards de dollars US entre 2012 et 2013 », soit, 4 200 milliards de francs CFA. Depuis 2013 à ce jour, les activités économiques ont pris de l’allure dans le pays. Ce qui porte à croire que les facteurs des FFI ont grimpés d’un cran : la corruption, la mauvaise gouvernance et la faiblesse des institutions dans la mise en œuvre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi.

Afin de contribuer à la réduction des flux financiers illicites, les organisations de la société civile, les médias, les CTD, les citoyens et bien d’autres parties prenantes, portés par la mise en application de la Directive CEMAC sur la transparence et la bonne gouvernance dans les finances publiques au sein des Etats, veulent comprendre les origines, les  déterminants, les canaux et l’impact du phénomène des FFI. Au Cameroun pour agir dans le sens de l’agenda 2030 des Objectifs du Développement Durable, de la Vision Minière Africaine, de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et de l’Agenda Action d’Addis-Abeba (AAAA) sur le Financement  du développement, la compréhension du phénomène des FFI dans les échanges commerciaux bilatéraux du Cameroun, permettra de suivre le taux d’évolution des FFI avec pour cible de les réduire de 6% à 5% à l’horizon 2023.

La question des FFI est par conséquent un véritable enjeu pour l’émergence de ce pays de l’Afrique centrale.

C’est la raison de l’organisation de l’Atelier National sur la lutte contre les FFI : Enjeux et défis pour l’Emergence 2035.

Objectifs généraux et spécifiques de l’atelier

De manière générale  

·    - Permettre à l’ensemble des participants de développer une compréhension commune des flux financiers illicites, mais également d’être sensibilisés sur les mesures et actions entreprises par d’autres acteurs afin d’asseoir une perspective nationale.

Plus spécifiquement, il s’agira de :

·      - Comprendre et décrypter les défis de la lutte contre les flux financiers illicites en lien avec la situation globale et nationale, y compris les différents piliers et acteurs;

·        - Présenter et affirmer les idées et outils de mobilisation en cours pour s'attaquer au flux financiers illicites, à moyen et long termes ;

·      - Engager les participants en faveur de la lutte contre le fléau pour une bonne gouvernance financière et budgétaire en soulignant l'importance de l’approche intégrée et en assurant la pérennité de la synergie.

L’approche sera participative. Bien que l’atelier soit une opportunité d’apprentissage, il est aussi un lieu privilégié d’échanges avec les acteurs principaux et l’apprentissage sur les bonnes pratiques pour lutter contre le fléau des FFI pour une bonne gouvernance financière et budgétaire.

Certains participants à l’atelier seront invités à préparer des exposés en fonction de leur niveau de connaissance dans le cadre des FFI. L’animation combinera alors des exposés introductifs de développement des connaissances, suivis des échanges d’approfondissement en plénière ou en groupes de travail. Des exposés seront construits sur la base des connaissances mais aussi des expériences de terrain en rapport avec les thématiques alignées sur la gouvernance budgétaire. Des séquences seront ainsi déroulées par des intervenants assistés par des modérateurs.